La Salle de spectacle de l’Institut français du Cameroun (IFC) de Douala a servi de cadre le vendredi, 8 janvier pour la tenue de la cérémonie d’hommage à la lauréate du Goncourt des lycéens 2020.
« Mesdames et Messieurs, voilà le monument rare que l’IFC de Douala vous donne à contempler, vous donne à questionner ». Ainsi s’exprime Pr Pabé Mongo.
C’est par le mot de bienvenue du directeur délégué de l’IFC, Samuel Pasquier et l’allocution du consul de France à Douala, qui s’en sont suivis vers 18h30, que la soirée d’hommage a officiellement été lancée. Ceci fait, le public venu nombreux a assisté à un intermède ponctué par la prestation du jeune Rodrige Ndzana, artiste slameur.
« Le phénomène Djaïli »
Pour le professeur Pabé Mongo, Djaïli est un phénomène qui a su se hisser sur la scène de la littérature mondiale en seulement trois publications. Une façon pour l’homme de culture de mettre en avant le talent de la jeune écrivaine camerounaise de 45 ans. Aux yeux du président de l’Association des écrivains camerounais : « Djaïli, c’est l’étoile de la génération actuelle ».
Djaïli et l’écriture
Suivant les traces de sa compatriote Leonora Miano, qui elle-même a remporté le Goncourt des Lycéens en 2006, Djaïli Amadou Amal a été piquée par le virus de l’écriture depuis son jeune âge. « Mes moments de bonheur, c’étaient des moments où je tenais un livre entre les mains », avoue la romancière.
À travers cette déclaration, Djaïli affirme son amour pour les belles lettres. En dépit de son Maroua natal où les populations n’ont presque pas accès au livre, et donc les droits de la femme, plus exactement sa situation dans le Sahel, méritent d’être connus.
Djaïli Amadou Amal, c’est la musulmane qui dit tout haut ce que les femmes de sa région disent tout bas, parce qu’elles ne peuvent pas oser le faire. Entre autres la polygamie, le viol, le mariage précoce.
Faisant également parti du panel, la journaliste Henriette Ékwé n’a pas manqué d’apprécier l’œuvre littéraire de Djaïli. La femme de media n’a, en outre, pas sacrifié au rituel de questions auxquelles l’hôte de la soirée n’a pas daigné apporter des réponses.
La soirée d’hommage à Djaïli Amadou Amal connaît son apothéose à 21h45, suivie du dîner-cocktail offert par l’IFC.
Par Dylan KENNE